Avez-vous goûté le miel obtenu par égouttage ?

Bonjour,

Un apiculteur éthiopien, trop pauvre pour acheter un extracteur, presse la cire à la main pour en extraire le miel. Le reportage parle d’un miel exceptionnel obtenu, entre autres, par la méthode d’extraction.

Ça donne des idées. Petit producteur, j’extrais une partie du miel par égouttage des rayons désoperculés. Le résultat de l’extraction par égouttage est un miel plus onctueux et plus goûteux. Le miel qui sort de l’extracteur est chargé de très nombreuses micro bulles d’air. L’extracteur en projetant le miel sur les parois l’aère et lui fait perdre de l’arôme.

Comment je procède ? Je récolte une hausse à la fois. Le soir, je pose un chasse-abeilles. Le lendemain, je désopercule les cadres que je pose pendant 24 heures dans un extracteur. Je récolte environ 4 kg de miel par égouttage que je mets dans un petit maturateur pendant 4/5 jours. Pour extraire le reste du miel, j’utilise l’extracteur. A partir d’une hausse, j’obtiens environ 8 pots de 500 g de miel d’égouttage et une petite vingtaine de pots de 500 g de miel extraits avec l’extracteur.

Avez-vous goûté le miel obtenu par égouttage ? Utilisez-vous d’autres techniques d’extraction ?

Dany

Oui de temps en temps par gourmandise , je sacrifie un cadre  que je coupe en 4 ou 6 , je mets chaque portion dans un récipient = miel en rayon ou au couteau ( selon les régions )le miel s’égoutte des opercules que je casse délicatement,  je déguste petit à petit , un peu de cire bien sûr , mais miel non oxygéné  délicieux , vendu une petite  fortune dans les magasins spécialisés ....et je me dis  ....que c’est bien d’etre apiculteur 

J'ai fais le même constat avec le miel égoutté à partir des opercules, et qui n'est donc pas passé par l'extracteur. Je suis assez tenté, dans les prochaines années, a produire du miel dans des cadres à jambages, qui permet d'obtenir du miel de meilleure qualité. dans ce cas, on peut aussi utiliser le mouli-miel que nous avons à disposition dans notre matériel. c'est l'article de Bernard NICOLLET qui m'a interpellé:

http://www.abeille-et-nature.com/index.php?cat=apiculture&page=cadres_a_...

Voir aussi le billet sur notre site : Cadre à jambage.

Dans ce cas, on se rapproche de la méthode Warré. C'est délicat de prendre ces décisions. 

Denis

C'est aussi le choix de la qualité, ou de la quantité.

Bonjour Denis,

J’utilise des ruches Dadant et au printemps je remplace les vieux cadres par des cadres à jambage pour donner de l’ouvrage aux cireuses et leur faire penser à autre chose qu’à l’essaimage (Je m’étais inspiré de Bernard Nicollet). Et ça marche, si ça mielle, le cadre à jambage est construit en moins d’une semaine. Par contre ça a essaimé. Début avril, une ruche avait déjà 6 cadres de couvain et ça ne m’avait pas alerté.

Pour les hausses j’utilise alternativement des cadres bâtis et des cadres avec une amorce de cire de 1,5 cm. Elles les construisent très vite. Eve Kayser avait organisé une conférence aux Jardins de la Montagne Verte fin 2016. Le conférencier, Vincent Canova, a créé un conservatoire des abeilles noires en Ardèche. De mémoire, Vincent, apiculteur professionnel, disait qu’il ne mettait que des amorces de cire dans les hausses.

Je pense que les cadres intégralement construits par les abeilles ne produisent pas un miel de meilleure qualité sur le plan gustatif. Mais tu as tout à fait raison, il y a certainement beaucoup moins de produits chimiques dans les cires neuves.

Ceci dit, j’ai une réclamation. On m’avait dit que le petit apiculteur pouvait faire 10 à 15 kg de miel par an et par ruche. A ce jour, une ruche a produit 56 kg, la suivante 51 kg et celle qui avait essaimé fin avril 29 kg sans oublier la 4ème ruche, presque normale, qui a produit 21 kg.

L’an dernier, l’année qui a suivi ma formation, j’ai créé des essaims artificiels et j’étais prêt début juillet pour produire du miel. Résultat 0 kg. A la visite d’automne, elles n’avaient pratiquement pas de provisions pour l’hiver.

Et vous, avez-vous également une production démesurée cette année ? Pour ma part, je suis localisé en ville, à Koenigshoffen.

Dany

D’ou l.importance d’avoir de jeunes reines Dany, tes reines ont ,si j,ai bien compris  à peu près un an de ponte , ce qui fait leur vigueur ( bien fécondées certainement ) , la deuxième année sera je l’espere pour toi aussi dans cette même dynamique  ( si les autres facteurs sont aussi favorables , météo, environnement , abscence de maladies etc ..) après une troisième année est généralement plus problématique de nos jours pour les colonies avec des reines que l’on garde ( a part des exceptions) . ..

Effectivement j’ai 4 ruches avec des reines de 2017 dont une, celle qui a essaimé fin avril, avec une reine de 2018. Les planètes étaient certainement alignées, pas de maladies et les reines bien fécondées. Ceci mis à part, je pose la question, l’année 2018 est-elle une année exceptionnelle au niveau de la production de miel ? Je pose la question autrement, le quartier de Koenigshoffen est-il un quartier particulièrement propice à l’apiculture avec une abondance florale et une utilisation modérée de produits phytosanitaires ? Soit vous avez des résultats exceptionnels comme moi, le climat étant à peu près identique en Alsace, soit le facteur environnemental fait la différence.

Une information. Ce matin j’avais l’intention d’extraire du miel de 2 hausses de 2 ruches qui étaient pleines à craquer il y a une petite semaine mais operculé qu’aux 2/3. Eh bien j’ai rendu les hausses avec les cadres de miel aux abeilles. Elles ont commencé à consommer dans les hausses. Les abeilles entrent du pollen, beaucoup d’eau, un abreuvoir de 8 litres se vide en moins de 4 jours mais le nectar doit manquer.

2018 n'est peut-être pas exceptionnel dans l'absolu, mais incomparablement meilleur que les années 2016 et 2017.

Même constat. Des rentrées de miel très importantes au printemps. Il a été nécessaire de rajouter des hausses supplémentaires rapidement pour suivre le rythme des abeilles. L'extraction (des cadres operculés) en juin 2018 a donné des quantités de miel correspondant au moins au double de juin 2017. Et il restait encore beaucoup de miel (non operculé) dans les hausses, à récolter (avec modération pour ne pas affamer les abeilles) dans quelques temps, une fois operculé.
Pour fixer les idées, sur le rucher Abeill'en ville de Mundolsheim, nous avons récolté mi-juin moins de la moitié du miel déjà stocké dans les hausses car il n'était pas encore operculé. Et la rentrée de miel a continué. Une seconde récolte est prévue. 

Maintenant, en juillet, le rythme des abeilles s'est considérablement modifié. Les floraisons massives de printemps sont derrière nous. En plus la sécheresse actuelle ne favorise pas la sécrétion de nectar. La cadence des allées et venues des butineuses s'est modifiée. Il y a quelques semaines on pouvait observer un ballet incessant d'un très grand nombre de butineuses, avec parfois des embouteillages au trou de vol. Aujourd'hui le ballet des butineuses est moins fourni.

Dans mon jardin où j'ai beaucoup de plantes mellifères (et des ruches), je vois moins d'abeilles domestiques butiner depuis la fin juin, alors que les autres pollinisateurs sont toujours aussi nombreux.

Sur les ressources, il y a également des modifications comme l'a souligné Dany. Les abeilles commencent à puiser dans leurs réserves de miel, et beaucoup de pollen rentre; beaucoup plus qu'au cours des dernières semaines.