La ruche connectée pour suivre l’activité journalière de la ruche

Alors que l’évolution du poids de la ruche à l’échelle mensuelle permet d’estimer les variations des réserves alimentaires (pollen, miel) et de la taille de la population, le suivi journalier permet un diagnostic plus fin et réactif de l’activité de la ruche. Une équipe internationale a collecté les données de différentes ruches connectées afin de pouvoir interpréter les variations journalières de poids.

Exemple de deux profils de variations journalières. Données collectées sur 8 ruches près de Madera en Californie (USA). Point noir : hors période de miellée, Point blanc : en période miellée. Chaque point (A, B, C, D, E) est associé à une « rupture » dans l’activité de la ruche

L’activité journalière se décompose comme ceci :

  • Segment A-B : période d’inactivité nocturne. Les changements de poids sont dus à la respiration des abeilles et aux variations du taux d’humidité
  • Point B : départ des butineuses
  • Segment B -C : période active où le nombre de départs d’abeilles est supérieur aux retours.
  • Segment C-D : période active où le retour des butineuses génére un gain de poids.
  • Point D : Retour complet des butineuses au crépuscule
  • Segment D-E : période d’inactivité nocturne. Les changements de poids sont dus à la respiration des abeilles et aux variations du taux d’humidité

L’identification de ces « points de rupture » dans l’activité des abeilles a permis de développer un modèle mathématique. De ce modèle, deux paramètres peuvent être exploités pour interpréter l’activité des abeilles : l’heure du point de rupture et la valeur de la pente de la droite (segment).

En effet en été, l’heure de départ des butineuses (point de rupture B) se fait plus tôt et l’heure de retour (point D) plus tard en raison de l’allongement des journées et de l’augmentation des températures. Au cours de la miellée, la valeur de la pente du segment C-D est significativement supérieure chez les abeilles ayant accès aux ressources florales par rapport à celles qui en sont dépourvues. De même, chez les abeilles ayant rapporté beaucoup de pollen et de nectar, la valeur de la pente du segment D-E est négative, le poids de la ruche baissant au cours de la nuit au fur et à mesure que le pollen et nectar collectés perdent leur humidité. En revanche, dans les ruches dépourvus de réserves, la pente de ce segment est nulle voir légèrement positive, le bois des cadres pouvant capter la rosée matinale.

Le suivi journalier du poids de la ruche permet donc de suivre en permanence et sans dérangements, le statut nutritionnel des abeilles et d’être réactif en cas de stress.

 

Meikle WG, Holst N, Colin T, Weiss M, Carroll MJ, McFrederick QS, et al. (2018) Using within-day hive weight changes to measure environmental effects on honey bee colonies. PLoS ONE 13(5): e0197589. https://doi.org/10.1371/ journal.pone.0197589

 

Depuis 2016, Asapistra possède une balance connectée qui permet de suivre l'évolution d'une ruche de production.

Il est possible d'accéder directement aux mesures faites par la balance: accès à la balance Asapistra..

Chaque mois, une analyse est faite des relevés dont l'objectif est d'interpréter les mesures prises et de les commenter à des fins de formation pour ceux qui sont intéressés. 

Voir le billet: Suivi en temps réel d'une ruche de production Asapistra.

 

Ci-dessous, un extrait de ce billet sur le suivi quotidien du poids de la ruche.


Comment interpréter les variations quotidiennes de poids observées sur une ruche.

 

Plage A: la hauteur de "A" (la différence de poids) donne une indication sur le nombre de butineuses qui sont sorties (une butineuse = 0,1 gramme, 10.000 abeilles = 1 Kg). Avec un peu d’habitude, en comparant d’un jour sur l’autre sur la même ruche, on peut en déduire si l’activité est forte ou pas. La mesure de la plage "A" permet d'estimer l’importance des sorties d’abeilles (compteur d’abeilles).

Plage B: la hauteur de "B" (la différence de poids), donne une bonne évaluation du nectar "brut" récolté par les abeilles dans la journée. La mesure de la plage "B" permet de détecter l’existence ou non d’une miellée et déterminer son amplitude en kg.