Vulgarisation sur le processus de sélection naturelle

En prévision d’une série de billets traitant de la santé des abeilles sous le prisme de la sélection naturelle, j’ai jugé utile de faire un rapide vulgarisation sur ce processus si certaines notions semblent obscures (si il y a des experts en génétique des populations dans l'audience, ne me crucifiez pas)

Je vous invite à voir cette vidéo de 2 min réalisée par une équipe de Harvard qui permet une visualisation de ce processus et illustre mon propos : http://www.youtube.com/watch?v=yybsSqcB7mE&list=FLQhfjUXxoMvi8_fF4P9sviQ&index=1

Dans le cas présent, des bactéries ont été ensemencées dans un gel de culture présentant un gradient croissant d’antibiotique. On peut voir qu’à chaque pallier, la majorité des bactéries seront stoppées et seuls quelques individus au sein de la population vont pouvoir accéder au palier supérieur où ils vont se multiplier. L’antibiotique agit ici comme pression sélective.

Mais d’un point de vu génétique, comment ça se passe ? Il n’y pas « d’adaptation active », la bactérie n’a pas spécifiquement ciblé un gène par une mutation pour faire face à cette perturbation. Le moteur de l’évolution, c’est le hasard, la variabilité pour créer de la diversité génétique au sein d’une population. La reproduction (sexuée ou par multiplication) est un événement privilégié de brassage et modification de l’information génétique créant cette variabilité. Ces modifications peuvent être néfastes (avortements spontanés, maladies orphelines…) et ne se transmettront pas ou peu. Le cas échéant, elles perdureront dans la population via la reproduction des individus porteurs et quand une nouvelle pression sélective apparaît, potentiellement leur conférer un avantage. Cet événement entraîne une réduction drastique de la diversité génétique, les individus non adaptés étant éliminés, on parle de « goulot d’étranglement ». Toutefois, si une nouvelle pression sélective apparaît sans laisser la possibilité de regagner de la diversité au fil des générations, c’est la survie même de l’espèce qui s’en retrouve menacée.

 

Très très intéressant ,encore une fois merci Judith , cela touche la sélection naturelle chez les insectes , nos chères abeilles ... et me laisse un peu plus inquiet sur l’avenir de l’homme ( et de la  femme )  , car je crois que dans études récentes on retrouve entre autre, une quantité de plus en plus importante d’antibiotiques dans l’eau du ,robinet  ... j’attends avec gourmandise votre  prochain article ..Michel

Merci pour ces retours. C'est avec plaisir que je partage ma passion avec d'autres passionnés. Bien que cet article était dans l'idée de rendre mes prochains billets plus accessibles, le but premier des auteurs de la vidéo était de sensibiliser au danger d'utiliser de manière systématique les antibiotiques, comme c'est notamment le cas en agriculture d'élevage. Les mêmes écueils se retrouvent également pour l'utilisation d'intrants en agriculture (insecticides, désherbants) avec l'adaptation des populations "nuisibles". Ces thématiques sortent peu des cercles experts en raison du manque "d'éducation" sur la biologie de l'évolution. Je n'ai moi même abordé ces notions qu'en 3ème année par ma spécialisation en écologie. Les autres cursus en biologie (santé humaine, industries pharmaceutique) en font l'impasse alors que, en paraphrasant T. Dobjansky, le processus évolutif est à la base de la compréhension du vivant. 

Merci à Darwin !! Le sujet que vous abordez est essentiel pour la compréhension de nos pratiques apicoles  , le vulgariser pour nos réflexions de non scientifique est un beau défit , bon courage Judith . À bientôt  Michel

Très intéressant merci Judith!

Agnès